La vieille avait le regard clair, un horizon sans fin comme celui de son pays de naissance. Elle le disait dans l'épreuve, quand le corps souffre et que l'âme se tourne vers un sauveur.
La fille, elle, ne croyait plus. L'existence d'un Dieu, de plusieurs, lui paraissant aussi peu vraisemblable qu'une paix universelle.
Elle le gardait pour elle, pour ne pas fâcher, déclencher un oeil noir, l'oeil sévère qui lui faisait encore peur.
En son for intérieur, elle trouvait que cette histoire de Dieu c'était un peu trop facile. Un Jésus peut-être, genre un type génial, oeuvrant pour l'entente communautaire...mais un Être supérieur, immatériel, sans existence propre, non. Juste une idée d'hommes soucieux de relayer un état d'esprit (ah ah) dans un monde de plus en plus voyageur. Ou d'hommes mégalomanes, s'imaginant pouvoir plaire à tous en utilisant les travers de l'âme humaine pour pouvoir mieux manipuler. Fonctionner à la peur: "Dieu est partout, il te voit, il est là, attention, soit sage".
Fonctionner au chantage "si tu n'obéis pas, tu vas aller en enfer, brrr". Fonctionner sur l'appât du gain "donne un sou, tu en aura cent".
Bon, le fille avait une réflexion simpliste, mais elle se disait qu'il valait mieux compter sur soi-même, croire en l'homme, fort ou faible.
Cela dit, les oeuvres que les hommes ont créées pour une idée, la laissent toujours abasourdie. Elle respecte l'idée d'un Dieu, elle respecte les hommes, surtout quand elle voyage et voit ces merveilles édifiées à la gloire de Rien.
Elle se dit qu'après tout, l'homme fait de belles choses. Même si c'est pour assurer son salut.
Baptème en la cathédrale Saint pol de léon |
Photo du WE du 22 juin.