31.12.09

Parce que

ça va être bien, même si ça va être compliqué...
Parce qu'il y a des hauts et des bas..
Parce que ce n'est pas toujours comme on veut...
Parce que parfois c'est encore mieux
Faut juste...
Y croire un peu...
Un lit de mousse, un ciel paisible...
Un peu d'amour, et du plaisir,
Regarder, voir, entendre, écouter, échanger, donner, recevoir, arpenter, lire, écrire, danser, caresser, créer, cuisiner, déguster, apprecier, tournoyer, virevolter, sourire, rire...
Je vous laisse compléter ma liste...mes amis.

24.12.09

Repas de Noël?


"Tiens, Mamie, assieds toi là, tu as L. à ta droite, c'est ma fille aînée...tu ne l'as jamais vue n'est ce pas? enfin, si, mais de loin. Regardes ses yeux, ils ressemblent aux tiens, aussi bleus. En face, il y aura Amélie, tu t'en souviens? elle, je suis sûre qu'elle ne t'as pas oubliée, après tout, on ne se fait pas réveiller à 2h du matin juste pour parler de la pluie et du beau temps...c'est vrai, tu avais oublié le décalage horaire..mais au moins, là, vous pourrez parler de nous trois, mon frère ma soeur et moi, vous nous avez aimés de la même façon. Comme de vraies Grand-mères.
Pour te titiller un peu, je serai à ta gauche, c'est ma place préférée être à "la gauche de", c'est peut-être parce que je n'entends que de l'oreille droite, je ne veux pas rater une dispute avec toi, une dispute où on élève la voix, juste pour voir qui a le plus de caractère, et puis on s'embrassera comme avant, parce qu'on est pareilles...
Oh! Mamie-Jo, tu as pu venir aussi et Bon! je suis heureuse, je vous présente M, le futur archéodinosauspidermanus de Bretagne...il pourra discuter des heures avec Bon, ils planent autant l'un que l'autre, peut-être que Bon va lui pincer le nez et lui faire croire que le nez est resté dans sa main? il entendra alors le rire de M, le rire le plus contagieux, celui des enfants heureux...toi Mamie-Jo, je te place entre L et E. Tu te souviens de L.? ce n'est pas sûr. Tu étais à l'hôpital quand je t'ai dit qu'elle arriverait dans 6 mois. Tu n'as pas pu attendre de voir son petit minois, tu es partie, lasse de vivre si seule.
Amélie...Tu seras à côté de E. la petite dernière, la chipie, celle qui a aussi un sacré caractère. Comme tu aimes, elle est encore petite, tu pourras la bercer dans tes bras couleur de miel. Tu me manques aussi, d'aussi loin que tu habites toujours, je pense à toi souvent, je suis une mauvaise personne, je n'écris pas, je ne téléphone pas, je ne fais que dire, il faut que. Je suis contente que tu aies pu venir à ce repas exceptionnel, ceux des personnes que j'aime, au delà du temps, au delà des âges, au delà des nuages ".

Ca fait tellement longtemps que j'y pense, à ce repas là.
Je suis là, avec vous, vous êtes en moi, et je sais bien que ce soir, avec les miens, autour de la table et du festin, une pensée fugace traversera mon coeur et mon âme;
Là, je pleure, parce qu'il reste des choses impossible sur terre, des choses impossibles à faire, alors qu'au fond, elles me sont essentielles.
L'absence est un fait bien cruel.
Alors, puisque nous sommes là, je vous souhaite à tous de passer des moments magiques avec les vôtres...
Et je vous embrasse tous bien fort, vous m'êtes précieux.

PS: Mamie n'avait pas les yeux bleus...et pourtant...

14.12.09

Pestacle


La première fois, on a été émus.
C'est difficile de ne pas laisser un certain charme s'opérer en voyant sa première merveille réaliser quelque chose qui nous demanderait plus que du courage.
La deuxième fois, on était plus nombreux, on avait prévu de l'eau et du courage.
La petite dernière en écharpe, lait à volonté, les parents avec leurs amis, la caméra et l'air d'être blasé, mais la petite larme quand même.
La dernière fois, avant hier, seule par la faute d'un boulot de prof prenant, j'avais mon APN, et la petite voix de ma dernière "j'ai trois ans, et bientôt j'aurais ça" en montrant quatre doigts bien serrés, la petite voix de ma fille qui me dit: "maman, maman je vais au Pestacle, tu peux me mettre du rose à lèvres?"
Cette petite voix et la silhouette rouge sur la scène, avec un "chapeau pointu turlututu", et les mains jointes "tchine tchine"...je réalise alors que c'est la dernière fois que j'entends sous mon toit le "pestacle", dans quelques jours, elle dira Spectacle, comme elle dit déjà Ni Hao, ou diplodocus sans se tromper.
J'ai encore été émue, le sourire tremblotant, devant la timidité, devant l'assurance, devant la fierté des miens...(ils sont beaux mes enfants ;-) si si)
Pestacle, c'est le mot de l'enfance, le vestige du passé, un souvenir qui bientôt nous fera sourire.
La prochaine fois, dans 15 ou 20 ans peut-être...un pestacle qui me fera grand-mère. (sans préjuger de l'avenir, bien sûr...)

10.12.09

H-G.


Tu entends le bruit de la règle en bois sur la carte. Tu revois les oeillets argent qui la fixent au tableau noir. Il te montre les fleuves et les rivières, tu vois tout un réseau de veines qui se dessinent sur ta main.
Elle te parle du Piton des Neiges sorti des eaux et de la Fournaise sortie des Neiges, tu vois la Terre dans un grand bouillonnement d'eau, surgir des entrailles de la mer, avant de devenir un Paradis vert.
Elle te raconte les Sans-culotte, les têtes en haut des piques, elle te fait lire Danton, Robespierre et tu ne sais plus qui.
Il, Elle, Eux t'ont raconté des Histoires, tant et si bien que tu as fini par y croire.
Dans l'amphi, sur la table en bois, il te montre Ur, la Mésopotamie, le Tigre et l'Euphrate. Il te dit les origines, d'où tu viens, et tu le regardes, ton bic à la main, puisque que le calame n'est plus d'usage.
Il te fait sourire dans son costume bleu et sa chemise jaune, de la même couleur que les feuilles dans sa malette, celui qui écrit des lettres à chacun d'entre nous, pour te dire ce qui est bien et comment tu pourrais faire pour que ce soit encore mieux. Tu as lu Staline et Lénine, tu as compris pourquoi ils ont cru au communisme.
Il t'a montré l'écriture des rois, des Saint(e)s, ou les mains qui écrivaient pour eux, tu as déchiffré l'écriture ancienne, c'est comme s'ils te parlaient, à côté de toi.
Tu as aimé.
Au point d'avoir envie d'écouter sans même prendre de notes.
Au point d'avoir envie de prendre le même chemin, la "transmission", avant que la vie ne mette ce projet aux oubliettes.
Tu regrettes.
H-G.
Histoire-Géo.
Des initiales bientôt effacées.
C'était bien insuffisant, bien peu, l'Histoire des Hommes et de la France, la Géographie du monde. Tu n'as même pas appris la Chine, l'Inde, l'Amérique des Indiens. Quelques heures par semaine, quelques années de ta vie.
ILS veulent en faire une matière optionnelle.
BLANC. Trividic. CUBIERE. Sanquer.ROUDAUT. BOUTILLON.LEPROHON.CASSARD. Vos âmes errent dans la mienne. Paléo. Histoire. Moderne. Géographie. Ancienne. Médiévale. Révolution.Contemporaine. Guerre. Eux. Nous. Moi.Je. Historiens. Historiennes.
C'est une longue histoire. Incomplète.
Je me suis réveillée en sursaut ce matin. (5h40, ceux qui me connaissent...)
MERDE! Ils veulent nous faire disparaître!

8.12.09

Avant Noël


Noël.
Que ce mot là à la bouche, aux frontons des magasins, tatoué sur les vitrines, les sourires des commerçants.
Il y en eu beaucoup d'heureux, il y en aura d'autres, et certains furent très difficiles, prenant le pas sur d'autres, j'ai même oublié celui de l'an passé...il devait être normal.
Certaine va vivre son premier Noël. Ses yeux vont s'éclairer devant les lumières, elle sera à peine plus gâtée que d'habitude, c'est encore Noël tous les jours pour la demoiselle ;-).
Noël.
Pour ma grand mère, c'était le rappel des oranges comme unique cadeau. Mon autre grand mère aurait fait mille cadeaux si elle avait pu.
A chaque fois, je me souviens d'une fête, d'un sapin, de papier d'emballage...pas de Père Noël en robe rouge, quoique, peut-être un Tonton un jour?
Je me souviens surtout, surtout, de la recherche des cadeaux cachés en haut du placard des parents dans la maison, de chuchotements en tentant de deviner le contenu du paquet. Et même à quelques heures du jour J, alors que les rubans brillants attendaient, narguant les enfants que nous étions, sous le sapin, je me rappelle me lever la nuit, soupeser, secouer, m'interroger...
Et le vélo juste sous mes yeux mais emballé invisible, qu'il a fallu que l'on me montre. Un de mes meilleurs Noel je crois.
Les enfants.
Trois Noëls, avec l'impossibilité de voir le bout de mes pieds, mais la facilité de poser ma tasse de café sur mon ventre énorme.
Puis, la mise en place du rituel, les chaussons sous le sapin, attendre que tout le monde dorme et retirer les cadeaux du dessous du lit d'une bien meilleure cachette.
Les parents qui s'amusent encore plus que les enfants, les phrases "j'espère que ça va lui plaire" ou "comment j'emballe ça ?" (riez pauvres innocents, mais un diplodocus c'est quelque chose à emballer)...
Cette année, ils sont trois, complices, conscients des sapins déjà dans les classes, dans les rues, des guirlandes et autres lumières. Cibles marketing aussi des publicités inévitables sauf à éteindre totalement le téléviseur et fermer la bouche de leurs camarades!
Ils trouvent les décorations, les placent avec plus ou moins de bonheur dans le salon, qui, autour du pied de lampe, qui sur la passerelle, qui va casser déjà deux ou trois boules...
Ils disent. Ils parlent. Ils souhaitent. Ils veulent. Ils font. Ils ont grandi.
Nous?
Nous cette année, on les regarde. On élude "il existe le Père Noël? je ne sais pas, moi, je ne l'ai jamais vu, mais toi, tu y crois?", on rit, on dit "non, tu n'auras pas de monstre aussi monstre que ça!" et on sait bien...
Moi?
Moi qui ne croit plus en rien?
J'ai mis mes mains dans la farine, avec mon amie Nopilouma, j'ai appris des recettes secrètes, des recettes cadeaux, qui sont parfaites parce qu'on doit travailler, chercher un peu quand même, et la solution pour que la pâte ne se brise pas, et la bonne chaleur du four, le nez à la vitre pour surveiller la couleur...
Travailler la pâte pour des petits gâteaux qui sont autant de pensées pour les gens qu'on aime, tiens, ça y est j'ai trois boîtes en fer format thé, pour trois envois séparés, dans le monde, loin...les gens qu'on aime mais qu'on ne voit pas, les gens qui sont tellement sympa qu'avec le peu qu'on a...
Je voudrait bien avoir assez de temps pour que chacune des personnes que j'aime, croque dans ces parfums citronnés ou à l'amande ou la cannelle...
Parce que, hier, un peu fâchée, un peu "contrariée" d'avoir dû modifier mes projets, hier, dans la cuisine en désordre, la maison pas rangée, le coeur en bataille...
J'ai croqué une Zimtsterne, et j'ai fermé les yeux.

Tiens, Noël c'est un peu le goût du bonheur...aussi.

3.12.09

La Flamme



Au départ, c'est si petit qu'on ose à peine y croire. Les yeux se fixent, l'esprit se fige, la respiration se fait silencieuse, la bouche ouverte pour avaler l'air sans arrondir son ventre.
Le moindre souffle, la moindre brise, peut à la fois aviver et faire mourir ce petit espoir qui naît.
Sur le fil, elle vacille. Se demande de quel côté de l'oubli elle va glisser, ou bien si elle va se redresser sur ses talons d'argile.


Elle prend un pli, un souffle, elle grandit, comme si en haut c'était plus bleu. Une vue de l'esprit sans doute, mais l'espoir fait vivre quand le reste s'évanouit. Elle se multiplie, devient deux puis trois puis...des petits sauts de soi même, qui suivent le même mouvement, avec parfois un coup de travers, un élancement soudain qui surprend l'oeil, je recule, après tout jouer avec le feu, c'est parfois dangereux.



Et puis, l'assise est solide, elle se fait plus large, plus confortable. Quand je tends l'oreille je l'entends chuchoter des sifflements, l'air qui file entre les fibres, les crépitements, le trait qui se rompt, la confiance est de mise, la flamme remplit son rôle et le poêle; elle réchauffe les doigts gourds et enveloppe l'esprit fatigué.
De rien, elle devient force et chaleur.
Avant qu'elle ne s'éteigne, avant qu'elle ne retourne au néant, elle aura fait son oeuvre au temps.